Jusqu’à présent, Paul a poursuivi un argument. Voici les éléments centraux de cette argumentation :
Tous les gens (les païens et les religieux) sont justement sous le jugement de Dieu à cause de notre véritable culpabilité morale (chapitres 1,2).
Dieu offre à tous les peuples le don de la justification – offert par la grâce seule, accompli par la mort du Christ seule, et reçu par la foi seule (chapitre 3).
Il ne s’agit pas d’une innovation du Nouveau Testament. L’Ancien Testament fournissait des images et des prédictions de la mort du Christ, et les gens étaient justifiés par la foi, et non par les œuvres (chapitre 4).
C’est le cœur de l’évangile, et les chrétiens doivent comprendre ce message suffisamment bien pour le communiquer efficacement aux autres.
Mais l’évangile n’est simplement pas une thèse à soutenir, c’est aussi un don précieux, qui change la vie, à vivre et à apprécier. C’est pourquoi Paul passe maintenant de la dispute à la joie. Dans ce passage, il se réjouit de trois avantages spécifiques de la justification.
Lire Romains 5.1. Le premier grand avantage est d’avoir la paix avec Dieu. À partir du moment où vous mettez votre foi en Christ, la guerre entre vous et Dieu est définitivement terminée. Votre culpabilité morale devant Dieu, qui a créé une barrière d’inimitié entre vous et Dieu, et qui a envoyé Jésus sur la croix, est effacée une fois pour toutes lorsque vous recevez son don de justification. Lire Romains 5.9 – Dieu a signé le traité de paix avec le sang de son propre Fils, et il ne reniera jamais sa parole (lire Colossiens 2.14).
Par conséquent, vous n’avez plus jamais à vous inquiéter que Dieu vous rejettera, ou qu’il vous condamnera ou qu’il vous sera hostile. Comme c’est merveilleux de savoir cela ! Lorsque vous recevez le Christ, vous pouvez pousser un énorme soupir de soulagement et simplement remercier Dieu que cette question soit réglée.
Mais cette paix est plus que la simple absence d’inimitié. C’est une invitation de Dieu à venir en sa présence et à jouir d’une intimité relationnelle avec lui. La justification a une dimension juridique appropriée, mais son but est la réconciliation personnelle (lire Ro. 5.10,11). Oui, Dieu est un saint juge dont la droiture et la justice doivent être satisfaites. Mais il est aussi un Père aimant qui veut avoir une relation personnelle étroite avec vous.
Paul utilise une belle image pour décrire cet avantage dans Romains 5.2a (lire). « Avoir accès » est un terme technique qui fait référence au protocole royal. Il fait référence à ce dont les gens avaient besoin dans l’Antiquité pour venir en présence d’un souverain royal. Vous ne pouviez pas simplement entrer en présence d’un roi. Faire cela invitait à la mort. Vous deviez avoir une introduction – un signal du roi qu’il souhaitait vous voir.
L’histoire d’Esther dans l’Ancien Testament contient une belle illustration de cette idée. Esther désire plaider auprès du roi Assuérus (Xerxès) pour la sécurité de ses compatriotes juifs. Mais elle sait ce qui peut arriver si elle se présente en sa présence sans être convoquée par lui (lire Esther 4.11). Esther a risqué sa vie en faisant cela, ne sachant pas à l’avance si Assuérus lui accorderait un « accès ». Heureusement pour elle, il lui a accordé la grâce.
C’est probablement ce à quoi Paul fait allusion dans Romains 5.2a. Dieu est un roi bien plus grand qu’Assuérus, car il est parfait et saint. Le fossé qui nous sépare de lui est bien plus grand, car nous sommes pécheurs coupables. Il nous a déjà avertis qu’entrer négligemment en son présence sans y avoir accès est une invitation à la mort (Lévitique 10.1-3). Mais à cause de ce que Jésus-Christ a fait, nous recevons chacun une invitation permanente à entrer en sa présence à tout moment et à nous reposer dans sa grâce. Vous pouvez vous approcher avec confiance que Dieu vous recevra avec joie – non pas parce que vous avez été bon dernièrement, mais parce que Jésus est votre accès (lire Hébreux 10.19-22).
Quelle serait la preuve que vous y croyez vraiment ? Que vous continuez à vous rapprocher de Dieu même (et surtout) lorsque vous vous sentez indigne. La plupart d’entre nous n’ont aucun problème à venir en présence de Dieu lorsque nous avons bien réussi à le suivre. Mais qu’en est-il après avoir eu une belle crise de colère, ou un désir pornographique, ou après avoir été ivre ? Lorsque cela se produit, ne ressentez-vous pas le besoin de mettre au moins un peu de temps entre cela et votre prochaine conversation avec Dieu ? N’est-il pas plus facile de croire que Dieu veut un peu de pénitence que de croire qu’il est tout aussi ravi de vous parler qu’il l’était après que vous avez eu une journée de bonne conduite ? Si oui, cela ne veut-il pas dire que vous basez votre acceptation de Dieu sur votre ouvrage et votre mérite ? Nous ne sommes jamais qualifiés pour entrer dans la présence de Dieu par nos propres bonnes œuvres – mais nous sommes toujours qualifiés pour le faire par l’œuvre achevée du Christ.
« Si vous croyez et enseignez cela, les gens prendront Dieu pour acquis et pécheront partout. » Ce n’est certainement pas ce que j’ai vécu, que ce soit dans ma propre vie ou en travaillant avec d’autres. Si vous vous rapportez à Dieu en fonction de votre propre valeur, soit vous restez honnête à propos de votre péché et vous évitez Dieu de plus en plus, soit vous commencez à vous mentir à vous-même sur votre bonté et vous devenez un hypocrite moralisateur. Mais lorsque vous choisissez de vous rapprocher de Dieu par la foi en sa grâce, vous devenez plus honnête avec vous-même et avec Dieu et vous devenez plus motivé par son amour et habilité par son Esprit à le suivre.
Aussi cool que soit cet avantage, Paul en ajoute un autre. Nous n’avons pas seulement la paix avec Dieu dans le présent, nous avons aussi la garantie d’un avenir glorieux avec lui (lire Ro. 5.2b).
« La gloire de Dieu » fait référence à la majesté et à la grandeur de la présence de Dieu. Même dans nos moments les plus intimes avec lui dans cette vie, nous n’en ressentons qu’un petit fragment. Ceux qui font l’expérience de sa gloire même réfléchie en entrant en contact avec l’un de ses anges sont complètement anéantis. Mais le jour vient (où Jésus reviendra) où nous ferons l’expérience de la gloire de Dieu dans toute sa mesure. L’Écriture parle de trois façons différentes d’expérimenter la gloire de Dieu :
Nous verrons Dieu dans toute sa gloire (Apocalypse 22.3-5).
Nous serons transformés pour refléter sa gloire (Colossiens 3.4).
Nous vivrons dans un monde rempli de la gloire de Dieu (Ro. 8.21).
Pourquoi dis-je que nous avons une garantie à ce sujet ? Parce que le mot « espoir » ne signifie pas un souhait affectueux ou une bonne probabilité. Cela signifie une attente confiante, une certitude. Ce jour arrive certainement parce que le Dieu qui a accompli toutes les promesses qu’il fait à travers les Écritures l’a également promis. Et si vous avez reçu le Christ, vous pouvez être certain que vous y participerez parce que Jésus-Christ a entièrement payé votre billet. Vous pouvez faire de nombreuses erreurs d’ici là qui vous coûteront un peu de joie et de fécondité dans cette vie – mais rien n’annulera votre entrée au grand spectacle !
Voici un troisième grand avantage (lire Ro. 5.3a) : la capacité de se réjouir au milieu de nos souffrances. Même si Paul s’arrêtait là, nous pourrions comprendre comment cela est vrai, grâce aux deux avantages qu’il a déjà décrits.
L’accès personnel à Dieu est une formidable source de réconfort lors d’une souffrance personnelle. Pouvoir s’approcher de Dieu dans les moments difficiles et connaître sa paix qui garde mon cœur et mon esprit (Philippiens 4.6,7) est plus merveilleux que les mots ne peuvent le décrire.
Le fait de réaliser qu’un jour toutes ces souffrances prendront fin et seront remplacées par la gloire de la perfection de Dieu a un effet merveilleusement fortifiant.
Mais Paul veut dire plus que cela. La raison pour laquelle nous pouvons nous réjouir au milieu de nos tribulations n’est pas seulement que Dieu nous fortifie au milieu d’elles, ou qu’il les enlève un jour – mais qu’il rend d’une certaine manière ces souffrances productives (lire Ro. 5.3-5). Lorsque vous recevez le Christ, Dieu ne vous retire pas de toute souffrance dans cette vie. Mais il promet de travailler à travers ces mêmes souffrances pour vous façonner, vous modeler, vous fortifier et vous aider à devenir mature. Il ne cause pas les souffrances, mais il les personnalise d’une manière ou d’une autre pour développer votre caractère. Paul mentionne trois résultats de caractère que Dieu obtient uniquement par la souffrance.
Il produira de la persévérance – littéralement, la capacité de « tenir bon ». C’est la capacité de continuer à avancer malgré la douleur, de ne pas dévier du chemin, d’assumer sa responsabilité quel qu’en soit le coût. C’est ce que Tom Hanks a démontré dans le film « Saving Private Ryan (Sauver le soldat Ryan) » qui m’a tellement inspiré que j’ai pleuré les deux fois où je l’ai vu. C’est le contraire d’être mou, accablé par la souffrance, de sorte que vous cédez et abandonnez et adoptez le misérable objectif d’éviter simplement la douleur. Si vous connaissez le Christ, Dieu est comme un entraîneur – il surveille chaque souffrance qui entre dans votre vie pour vous aider à persévérer.
Il produira un caractère éprouvé. C’est le mot utilisé pour décrire l’or après qu’il a été fondu jusqu’à ce que la crasse ait été brûlée. C’est la profondeur spirituelle, la réalité spirituelle qui se manifeste de manière indubitable et qui a un impact profond sur les gens pour le Christ. Lorsque des personnes au caractère bien trempé parlent du Christ et le suivent, on a l’impression qu’elles ne racontent pas de platitudes mémorisées – mais qu’elles savent ce que cela signifie. Elles ont la capacité de vous inspirer à donner votre vie au Christ. Savez-vous ce que j’ai découvert sur ces personnes ? Elles ont profondément souffert, et cette souffrance a produit cette profondeur et cette réalité. Si vous vous engagez à éviter la douleur comme priorité, vous ne réussirez pas vraiment – mais vous réussirez à rester une personne superficielle.
Il produira de l’espoir. Cette « espérance » est différente de l’espérance mentionnée en Romains 5.2. Elle fait référence à la confiance dans la bonté et la fidélité de Dieu dans cette vie. C’est le contraire d’être craintif, sceptique et cynique quant à savoir si Dieu prendra vraiment soin de vous. C’est l’un des grands avantages de marcher avec Dieu pendant plusieurs années. Vous accumulez votre propre et précieuse trace de la fidélité de Dieu, et cela vous donne une confiance croissante en Dieu et vous permet de faire face à tout ce que la vie vous réserve et de grandir.
C’est pourquoi l’une des choses les plus étonnantes que vous entendez dire par les chrétiens en croissance est qu’ils sont réellement heureux que Dieu leur ait permis de souffrir de certaines manières, parce que la valeur de ces résultats l’emporte jusqu’à présent la douleur qu’ils ont ressentie.
L’ÉVANGILE : Si vous n’avez jamais demandé au Christ de venir dans votre vie, je vous invite à le faire maintenant. Quelle bonne raison avez-vous de rejeter son offre de vous donner la paix avec Dieu, un avenir garanti et une souffrance productive ? Pourquoi ne pas lui dire que vous êtes prêt à recevoir ce don ?
