Colossiens est une lettre de Paul (l’un des dirigeants du mouvement chrétien primitif) aux chrétiens qui vivaient à Colosses, une petite ville du sud-ouest de la Turquie. Voici quelques informations de base sur le contexte de cette lettre :
Paul commence par remercier Dieu pour cette église et pour la façon dont elle a commencé (Col. 1.3-8). Il dit qu’elle est un exemple des communautés chrétiennes qui surgissaient dans tout l’Empire romain, comme mes plants de tomates qui germent à partir d’une graine, poussent et portent des fruits, dont la graine se répand ensuite et fait germer d’autre plants. Quelle était la « graine » à l’origine de cette croissance ? Paul et Épaphras étaient des agents (comme nous le verrons) mais ils n’étaient pas des « graines ». La « graine » est ce que Paul appelle « l’Évangile » (Col. 1.5,6). Il s’est propagé (probablement) de Paul à Épaphras, et d’Épaphras à eux (Col. 1.7), et depuis lors, il s’est répandu d’eux à d’autres dans leur région.
Quel est cet « évangile » ? Paul utilise ce terme 57 fois dans ses lettres. Dans notre culture, le terme « évangile » fait référence à plusieurs choses vaguement liées au christianisme – un style de musique, un certain type de prédication, un lieu religieux, etc. Mais l’évangile existe indépendamment de ces choses et en est très différent. Paul dit ailleurs que l’évangile contient « des richesses insondables » (Éphésiens 3.8) – mais ce paragraphe dans l’épître aux Colossiens nous fournit quatre aperçus importants sur l’évangile :
Tout d’abord, l’évangile est une annonce définitive. Paul dit que l’évangile est « la parole de la vérité » (Col. 1.5), ou « le message qui est vrai ». Ce n’est pas un message parmi d’autres, ni une spéculation humaine ; c’est le message révélé par Dieu qui annonce la vérité.
Le mot grec ici est euaggelion, qui signifie « bon message ». Ce mot était déjà utilisé par les dirigeants romains pour décrire certaines annonce officielles et définitives. Plus précisément, un « évangile » romain était l’annonce d’un événement objectif et important, et une sommation d’aligner sa vie sur cet événement. Par exemple, pendant le règne de César Auguste (9 av. J.-C.), des hérauts ou messagers ont proclamé « l’évangile » de son règne exceptionnellement pacifique et ont sommé tous les sujets de compter le temps selon un nouveau calendrier basé sur son anniversaire.
Mais alors que César Auguste a mis fin à la guerre au sein de l’empire, il n’a pas réussi à « remettre toutes les choses en ordre », et encore moins à amener « la vie au sommet de la perfection ». L’empire était encore criblé de divisions raciales, socio-économiques et sexuelles. Et les gens se sont plaints que la véritable paix de l’esprit et du cœur était toujours aussi inaccessible (tout comme aujourd’hui).
C’est dans ce contexte que le mouvement chrétien primitif a annoncé un évangile plus grand. Cet évangile annonçait la venue d’un souverain beaucoup plus grand qui a apporté un salut beaucoup plus grand.
Qui est ce grand souverain ? C’est Jésus, bien sûr. L’évangile doit être central au sujet de Jésus, car Paul parle de Jésus cinq fois dans les huit premiers versets. Ailleurs (2 Thessaloniciens 1.8), il appelle l’évangile « l’évangile de (ou concernant) notre Seigneur Jésus ».
Plus précisément, l’évangile déclare que Jésus est le Christ. Jésus fait référence à Jésus de Nazareth, le charpentier juif qui est né vers 4 avant J.-C. et a été crucifié par les dirigeants romains en 33 après J.-C. Paul l’appelle « Jésus-Christ » (Col. 1.1), « Christ » (Col. 1.2), « notre seigneur Jésus-Christ » (Col. 1.3), « Christ Jésus » Col. 1.4) et « Christ » (Col. 1.7). « Christ » n’est pas le nom de famille de Jésus. « Christ » est son titre – le Messie prédit par les prophètes de l’Ancien Testament, le souverain légitime du monde entier. C’est pourquoi Paul appelle également Jésus « Seigneur ». Parce que l’évangile déclare que Jésus est le Christ et le Seigneur (et non César ou n’importe quel dirigeant humain), c’était un message extrêmement contre-culture – et il l’est toujours !
L’évangile ne déclare pas que Jésus était le Christ, mais que Jésus est le Christ. Jésus n’est pas seulement mort, il est aussi ressuscité d’entre les morts et il est vivant pour toujours. C’est pourquoi ces versets parlent de Jésus comme d’un souverain vivant qui est personnellement accessible, même s’il a été crucifié plus de 35 ans auparavant. Paul était un apôtre (ambassadeur) de Jésus vivant, et Épaphras était un serviteur du Christ vivant. L’évangile n’est pas simplement un document historique qui préserve la mémoire de Jésus, mais il est une invitation à le rencontrer et à le servir.
Quel était ce « salut beaucoup plus grand », celui que Jésus a apporté ? Paul nous le dit en utilisant un autre synonyme de l’évangile en Col. 1.6 – « la grâce de Dieu en vérité », ou « la vérité sur la grâce de Dieu ». « La grâce » (charis) signifie « don gratuit et immérité » (la racine du mot « charité »). Ailleurs (Actes 20.24), Paul appelle l’évangile « l’évangile de (ou concernant) la grâce de Dieu ».
Paul dit dans les chapitres 1 et 2 de Colossiens que la mort de Jésus sur la croix a permis à Dieu d’offrir sa grâce à des personnes comme nous qui méritent son jugement. Les sections ultérieures de Colossiens révèlent comment la mort de Jésus a rendu cela possible. Mais ce passage identifie plusieurs aspects de cette grâce que Dieu vous offre à travers Jésus :
Premièrement, la certitude d’aller au ciel vous fournit une base pour passer cette vie à donner aux gens au lieu d'en profiter ou de vous en protéger (Col. 1.4,5).
Deuxièmement, l’Esprit de Dieu vous habite au moment où vous mettez votre foi en Jésus (Col. 1.8). Il vous permet de faire l’expérience de l’amour de Jésus (Romains 15.13), et vous motive et vous donne le pouvoir de donner son amour aux autres (Philippiens 2.13).
Nous allons en apprendre beaucoup plus sur l’évangile de la grâce de Dieu dans cette lettre aux Colossiens. Mais même s il s'agissait de ses seules provisions, c'est une offre étonnante ! Existe-t-il une personne qui ne souhaite pas la paix, l’espoir et la capacité d’aimer vraiment les autres ? Vous n’avez pas à attendre jusqu’à un moment lointain dans le futur pour recevoir ce cadeau ; vous pouvez le recevoir aujourd’hui. Vous n’avez pas à vous nettoyer d’abord ; vous pouvez recevoir ce cadeau tel que vous êtes. Jésus vivant vous offre la grâce de Dieu, et la seule condition est que vous vous confiez à lui comme votre Sauveur et Seigneur (Col. 1.4).
La dernière chose que ce passage dit à propose de l’évangile, c’est qu’il se propage à travers des gens qui ont été changés par lui (Col. 1.7). Je connais des personnes qui ont appris l’évangile en lisant uniquement la Bible. Je connais des gens qui ont appris l’évangile par des professeurs d’histoire qui n’y croyaient pas. Mais entendre des gens qui ont été changés par l'évangile est le prinripale façon dont il se propage.
Les Colossiens ont appris l’évangile par Épaphras, qui en avait été changé. Nous ne savons pas comment Épaphras a appris l’évangile. Peut-être qu'il a quitté la petite ville de Colosses pour la « grande ville » (Éphèse) afin de réaliser ses rêves, mail il a été amèrement déçu. Ensuite, il a probablement rencontré des chrétiens qui avaient une vraie paix, de l'espoir et de l'amour – et ils lui ont expliqué l’évangile. Peut-être qu’ils lui ont aussi demandé de venir écouter Paul (qui avait été transformé par l’évangile) enseigner sur ce sujet. Quelle que soit la manière dont il a entendu l’évangile, lorsqu’il a mis sa foi en Jésus, il a lui aussi commencé à ressentir cette même paix, cet espoir et cet amour. Pas étonnant qu’il soit revenu à Colosses et qu’il ait partagé l’évangile avec ses amis et sa famille. Et quand ils ont entendu l’évangile et vu comment il l’avait changé, certains d’entre eux ont décidé : « Je veux avoir ce qu’a Épaphras ! »Et puis ils ont fait l’expérience de la même paix, de la même espérance et du même amour, puis ils ont commencé à dire aux gens qu’ils connaissaient, et ainsi de suite. C’est la principale façon dont l’évangile s’est répandu dans tout l’Empire romain au cours du premier siècle.
Et c’est la principale façon dont l’évangile se répand encore aujourd’hui. Pensez à votre propre vie, si vous êtes chrétien : avez-vous reçu le Christ parce que vous avez entendu l’évangile de la part de personnes qui avaient été changées par lui ? Je sais que c’est le cas pour moi. Deux de mes amis toxicomanes ont rencontré Jésus et ont fait l’expérience de sa grâce transformatrice. Ils n’avaient pas une grande connaissance de la Bible ; ils ne connaissaient pas d’arguments sophistiqués en faveur du christianisme. Ils m’ont simplement dit que Jésus était réel et qu’il avait changé leur vie – et ils m’ont exhorté à l’inviter dans mon cœur pour que je puisse connaître le même changement. J’ai discuté avec eux et je me suis moqué d’eux, mais quand je me suis arrivé à un moment particulièrement difficile de ma vie, ce qu’ils ont dit m’est revenu en mémoire avec force. J’ai pensé : « Je sais qu’il y a eu un changement en eux, et je veux ce changement. S’ils disent que cela vient du fait de recevoir Jésus, je vais découvrir si c’est vrai. » J’ai donc appelé en silence et j’ai dit : « Jésus, je veux que tu entre dans ma vie et que tu me montres que tu es réel. Si tu fais cela, je te suivrai. »
Avez-vous rencontré Jésus et avez-vous été changé par sa grâce ? Alors vous êtes pleinement qualifié pour diffuser cet évangile aux autres ! Vous n’avez pas besoin d’avoir beaucoup de connaissances bibliques. Vous n’avez pas besoin d’être libéré de tous vos péchés et problèmes. Vous ne devez pas être capable de répondre à toutes les questions ou objections. Votre atout le plus puissant est votre propre histoire, et vous êtes le premier expert mondial de votre propre histoire ! Ne vous inquiétez donc pas de ce que vous ne savez pas ; partagez ce que vous savez. Racontez comment Jésus a changé votre vie dès que vous en avez l’occasion. Il suffit de le publier comme mes amis l’ont fait et de les inviter à le découvrir par eux-mêmes.