C’est l’une des paroles les plus connues de Jésus, citée par de nombreuses personnes, d’Abraham Lincoln à Bob Marley. Dans notre vie quotidienne, il semble que nous rencontrions des gens qui connaissent ce verset, ou du moins qui savent que Jésus a dit quelque chose sur le jugement des autres, et qu’il était contre. Comme ce dicton est si souvent utilisé (et mal utilisé !), il mérite une étude ce matin.
Que veut dire Jésus quand il dit : « Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugés ? » Beaucoup de gens pensent que cela signifie que, selon Jésus, nous ne devons pas porter de jugements moraux sur le bien et le mal. Donc, si je vois une personne faire quelque chose et que je pense : « Hé, c’est faux ! », d'autres pourraient répondre : « Eh bien, Jésus dit que vous ne devriez pas juger, donc vous ne pouvez pas dire cela. » Est-ce vraiment ce que Jésus veut dire, que nous ne devons pas porter de jugements moraux ?
Le mot traduit par « juger » dans ce verset est le mot grec krino, qui peut avoir plusieurs significations. Il sera donc important de considérer le contexte – dans ce cas, la partie de l’Écriture connue sous le nom de Sermon sur la montagne, Matthieu chapitres 5 à 7 – pour comprendre comment Jésus utilise ce mot.
En lisant les chapitres 5 à 7 de l’Évangile de Matthieu, vous remarquerez que Jésus émet toutes sortes de jugements moraux, disant des choses telles que : « Vous ne devez pas haïr », « Ne vous livrez pas au désir sexuel », « Ne soyez pas comme les hypocrites” », « N’amassez pas de trésors sur la terre” » Ce serait un malentendu de penser que Matthieu 7.1 signifie que porter des jugements moraux est mauvais. Ironiquement, notre verset clé ici, Matthieu 7.1, est lui-même un jugement moral (Jésus dit qu’il est mauvais de juger les autres).
Il est clair que Jésus ne dit pas que c’est un péché de porter des jugements moraux. Ce que Jésus dit, c’est qu'il ne faut pas avoir un esprit critique, une attitude qui consiste à mépriser les autres, à voir le pire chez les gens, à être négatif. Ce mot est utilisé de la même manière en Romains 14.10. Jésus critique notre attitude négative et méprisante envers les autres.
Mais qu’en est-il de la deuxième partie de Matthieu 7.1: « […] afin que vous ne soyez pas jugés » ? Et du verset suivant aussi (Matthieu 7.2) ? On dirait que Jésus dit que Dieu vous enverra en enfer si vous jugez quelqu’un. Ce n’est pas vrai ! Dieu ne choisit pas des péchés individuels par lesquels nous sommes condamnés à l’enfer si nous les commettons ou invités au ciel si nous ne les commettons pas. Ce n’est pas ainsi que Dieu fonctionne. Dieu offre un pardon infini et éternel et qui ne peut jamais être retiré. Par exemple, regardez 1 Jean ch2. L’auteur dit dans 1 Jean 2.1 : « Mes petits enfants, je vous écris ces choses, afin que vous ne péchiez point. Et si quelqu’un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus Christ le juste. » L’implication est que nous pécherons tous(« [...] si quelqu’un a péché [...] »), mais il y a de bonnes nouvelles ! Dieu a fourni un grand avocat de la défense pour vous. Jésus Christ parle au Père en votre nom.
Peut-être que vous pensez : « Pourquoi ne puis-je pas me tenir devant le Père et me défendre ? Quelle crédibilité Jésus a-t-il pour parler en mon nom ? » Regardez le verset suivant, 1 Jean 2.2 : « Il est lui-même une victime expiatoire pour nos péchés, non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier. » C’est ce qui qualifie Jésus pour être notre avocat de la défense. Il est mort pour payer la peine de nos péchés. Nous avons tous péché, nous avons tous fait des bêtises, et devant un Dieu parfait, nous méritons d’être jugés. Mais la Bible dit que toute la punition pour tout ce que nous avons fait a été placée sur Christ sur la croix, de sorte que lorsqu’il est mort, il a pris cette punition à notre place. Vous pouvez parier qu’il a la crédibilité nécessaire pour parler de notre défense ! Si nous essayons de prendre notre propre défense, nous sommes totalement coupables devant Dieu.
C’est vraiment la bonne nouvelle, l’Évangile, le message de la Bible, que Jésus-Christ est venu mourir pour nos péchés. Peut-être n'avez-vous jamais été reconcilié avec Dieu, n'avez-vous jamais permis à Jésus de payer pour vos péchés. Êtes-vous déjà venu devant Dieu en disant : « Je veux que ce que Jésus-Christ a fait sur la croix s’applique à ma vie » ? C’est l’offre que Dieu vous fait en ce moment même ! Vous pouvez faire payer tous vos péchés – passés, présents et futurs. Regardez 1 Jean 2.2b : « […] non seulement pour nos péchés, mais aussi pour ceux du monde entier. » Tout. Tout a été pris en charge par ce que Christ a fait sur la croix.
Donc, il est hors de question que si vous avez un esprit critique, Dieu vous enverra en enfer. Dieu a payé pour ces péchés.
Alors, pourquoi Jésus utilise-t-il ce langage : « Ne jugez point ou vous serez jugés » ? Jésus a utilisé un certain nombre de déclarations fortes dans ces trois chapitres, Matthieu 5 à 7, pour redonner à son auditoire le but de la loi. Dieu a donné à Israël sa loi morale, les dix commandements – c estce que vous devriez et ne devriez pas faire. La Bible indique clairement que le but de la loi est de nous montrer que nous sommes pécheurs, que nous sommes loin d’atteindre le caractère parfait de Dieu. Cela nous humilie et nous amène à réaliser que nous avons besoin du Christ et de son pardon.
Cependant, les chefs religieux de l’époque de Jésus ne voulaient pas s’humilier devant Dieu. Ils voulaient être suffisamment bons. Mais la norme de la loi était trop élevée pour être atteinte. Alors, que devriez-vous faire si vous ne pouvez pas atteindre cette norme et que vous voulez pourtant être assez bon ? Il faut diluer ou abaisser la norme. Ainsi, ces chefs religieux ont interprété la loi d’une manière qu’ils (et seulement eux !) pourraient la suivre.
C’est dans ce contexte que Jésus a livré ce grand exposé sur le véritable sens de la loi. Par exemple, en Matthieu 5, Jésus utilise ce genre de formule : « Vous avez entendu dire […], puis il cite une des lois « […] tu ne tueras point. » Vous pourriez penser : « Eh bien, d’accord ! Je ne tue pas, donc je vais bien ! » Mais ensuite Jésus a dit : « Mais moi, je vous dis : ne regardez pas quelqu’un avec de la haine dans les yeux. Ne dites même pas du mal de qui que ce soit. » Soudain, la norme est incroyablement élevée, et je sais que je suis coupable. Jésus a dit : « Vous avez entendu dire : Ne commets pas d’adultère. » Cool, je vais bien. « Mais moi, je vous dis que si vous regardez quelqu’un avec de la convoitise dans les yeux, vous avez commis l’adultère avec cette personne dans votre cœur. » Oh, d'accord. Eh bien, je suis coupable là aussi.
Jésus termine son enseignement sur le but de la loi par cette grande conclusion (Matthieu 5.48) : « Vous devez donc être parfaits, comme votre Père céleste est parfait. » Voulez-vous suivre Dieu à travers la loi ? Pensez-vous que vous pouvez obtenir une position juste devant Dieu en suivant la loi ? Allez-y ! Tous ce que vous avez à faire’est d’être parfait. Pensez-vous que cela fonctionnera pour vous ?
Une autre interprétation possible est que Jésus décrit une relation réciproque – la façon dont je traite les autres est probablement la façon dont ils me traiteront. Si je traite les autres avec un esprit gentil et généreux, indulgent et humble, devinez comment les gens vont probablement me traiter ? Gentil, humble et doux. Alors que, si je juge les autres, qu’est-ce qu’ils sont susceptibles de me faire ? Ne jugez pas ou vous serez jugé – non pas par Dieu, mais par les autres personnes de votre vie.
Si c’est le cas, et je pense que c’est le cas, ce verset ne traite pas de la manière de ne pas commettre de péchés qui nous enverront en enfer. Il s’agit bien plus de conseils pratiques sur la façon d’avoir des amitiés saines dans votre vie, de surmonter un esprit critique et de réussir dans vos relations.
Regardez Matthieu 7.3-5. Jésus utilise cette illustration ridicule de paille et de poutre pour exposer notre hypocrisie. Lorsque vous commencez par regarder les problèmes des autres, et que vous avez aussi tellement de problèmes, vous devez faire demi-tour. Pourquoi ne pas vous regarder d’abord, alors vous pourrez peut-être commencer à voir ce qui ne va pas chez les autres. C’est ce qu’il dit. Lorsque vous vous promenez avec un esprit de jugement, lorsque vous critiquez les autres – et c’est votre point de départ – vous êtes en mauvaise posture, car vous avez vous-même beaucoup de problèmes. C’est la sagesse relationnelle de base. En fait, si nous suivions mieux cette sagesse, nos relations seraient bien meilleures. Examinons de plus près les trois étapes que Jésus nous donne pour surmonter cet esprit critique de jugement et être capable d’avoir des relations saines.
Souvent, nous voyons le problème des uns et des autres beaucoup plus rapidement que les nôtres. Nous devons être capables de reconnaître la poutre dans notre propre œil, le péché dans nos propres vies. Ne vous concentrez pas sur le fait que Jésus dit que vous avez une poutre dans votre œil, tandis que l’autre n’a qu’une toute petite tache. Peu importe qui a le plus gros défaut. Le problème est que quelle que soit la taille du grain, si vous avez un corps étranger dans l'œil, cela vous empêchera de voir clairement. Si vous avez de mal à voir votre propre péché, vous pouvez demander à Dieu de vous montrer votre péché. C’est une prière dangereuse !
Après avoir reconnu votre péché, allez voir la personne avec laquelle vous êtes en conflit, confessez votre tort et demandez pardon. C’est de cela qu’il s'agit d'enlever des poutres. Pour certaines relations, cela peut sembler être l’étape la plus difficile que nous ayons franchie dans notre vie. Peut-être que nous vivons avec un conflit non résolu pendant de nombreuses années, et que nous sentons que le mur qui nous sépare est trop haut.
Afin de franchir cette mesure difficile consistant à admettre notre péché et à demander pardon, nous aurons besoin de savoir avec certitude que nos besoins personnels sont satisfaits par Dieu. Nous avons tous un besoin de sens, de sûreté, de sécurité, de paix, etc. Si nous attendons d’un autre être humain qu’il réponde à ces besoins, nous ne ferons jamais l’effort d’admettre notre tort. Vais-je risquer d’être rejeté et de voir mes besoins personnels écrasés, en admettant que je leur ai fait du tort ? Ou vais-je m’accrocher et espérer que ce problème passe, que tout se calme, et que tout ira bien à nouveau ?
Il y a des très bonnes nouvelles pour vous. Dieu est tout à fait capable de répondre à ces besoins personnels. En fait, il vous a conçu pour avoir ces besoins personnels afin qu’il puisse être celui qui répond à ces besoins. Dieu vous a crée pour que vous ayez besoin d'avoir un sens parce qu’il veut que vous ayez un sens. Il veut vous félicitez et vous dire « Bravo ! ». Vous avez un besoin de sûreté et de sécurité parce que Dieu vous a donné ce besoin pour qu’il puisse le satisfaire, et vous pouvez être en sécurité en lui. Au moment où vous recevez le Christ, lorsque vous dites « oui ! » à cette offre de pardon par Jésus, une chose étonnante se produit : Dieu vous adopte dans sa famille. Vous êtes maintenant un enfant de Dieu. Etes-vous important ? Vous ne pourriez pas être PLUS important. Vous êtes un héritier. Vous avez un héritage qui vous attend. Vous êtes un enfant du roi ! Vous n’avez pas besoin de l’approbation de quelqu’un d’autre pour être important. Êtes-vous en sûreté ? Êtes-vous en sécurité? Dieu dit : « Tu es mon enfant ! Je ne t'abandonnerai pas et je ne t’oublierai pas ! » Vous êtes aussi en sécurité et en paix que vous pouvez l’être parce que vous êtes l’enfant de Dieu.
Alors maintenant que mes besoins personnels sont satisfaits par le créateur de l’univers de manière réelle, je peux aller risquer cette relation en admettant mes défauts. Mais si mes besoins personnels ne sont pas satisfaits par Dieu, je ne ferai pas ce pas. Prenez-le au mot, faites-lui confiance pour qu’il prenne soin de vos besoins les plus profonds.
Maintenant que vous avez remarqué la poutre dans votre œil et que vous l’avez enlevée, vous pouvez enfin voir clairement pour enlever la paille de l’œil de votre frère. En fait, la plupart du temps, nous devrions simplement ignorer la tache de notre frère. (voir Proverbes 12.16 ; 19.11). Posez-vous la question suivante : Est-ce un gros problème ou un petit problème ? La plupart du temps, l’offense n’est pas grave. Concentrez-vous sur les forces de la personne plutôt que sur ses faiblesses. La faiblesse que vous jugez doit avoir une force correspondante – cherchez à la trouver.
Si l'offense est grave, pourquoi enlever la tache dans l’œil d’un frère, au lieu de la négliger ? La Bible dit que, en tant que frères et sœurs dans une communauté, nous avons la responsabilité de signaler les fautes des autres. Ce n’est pas facile, mais Dieu nous a appelés à le faire (Romains 15.14). Vous ne pouvez pas passer toute votre vie à être gentil et amical et penser que cela réglera toujours la situation ; parfois, il sera nécessaire de faire un pas dans l’amour et de corriger une autre personne.
Voici quelques conseils pour enlevez les pailles : Indiquez doucement la faute du frère, essayez de faire des observations précises, puis demandez-lui de prier à ce sujet. C’est un moyen assez sûr de commencer le processus. L’autre personne peut ne par vouloir l’entendre à ce moment-là, mais s'il y réfléchit et prie à ce sujet, c’est le Saint Esprit (pas vous) qui la convaincra de son péché.
Parfois, une seule conversation ne suffira pas. Si la première n’a pas bien fonctionné, revenez en arrière et essayez à nouveau. Éventuellement, vous pourriez même avoir besoin d’un médiateur pour vous aider à résoudre le conflit. Une tiers neutre, une personne sage qui peut partager ses idées, peut être très utile. Ne laissez pas votre fierté vous empêcher d’essayer.
Quelle belle formule Jésus donne dans ces versets ! Si nous suivons les paroles de Jésus, nous serons beaucoup plus forts dans nos relations.
Mais que se passe-t-il si vous avez essayé les étapes des versets 1 à 5 et que rien ne change ? C’est peut-être pourquoi Jésus continue avec le verset 6. Qu’est-ce que cela signifie dans le contexte de ce que nous lisons ? Je pense que Jésus veut dire que certaines personnes sont des cochons relationnels. Ils sont preneurs, manipulateurs, ils ne respectent pas les règles du jeu. Je parie que la plupart d’entre nous ont quelqu’un dans notre vie – un conjoint, un enfant, un parent, un ami, un collègue – qui est simplement un utilisateur de relation. La chose la plus aimante pour eux et la plus protectrice pour moi est de fixer enfin des limites. La poutre et la paille ne fonctionnent tout simplement pas. Je ne peux plus jeter les perles de ce bon conseil relationnel devant ce cochon. Nous devons avoir une catégorie pour cela. Exemples : « Si tu utilises encore ce genre de langage abusif, je quitterai la pièce. » « Tant que tu n'arrêtes pas de manipuler dans cette situation, nous n’en parlerons pas. Tu dois aller chercher de l’aide. » « Tu peux vivre ici pendant encore x semaines/mois, puis tu devras trouver un autre endroit où vivre. »
Ce qui est difficile, c'est que c'est dans nos relations les plus importantes et les plus fragiles que nous devrons peut-être fixer ce genre de limites. Nous ne voulons pas prendre ces mesures ! Mais si nous continuons à les laisser nous utiliser, c'est pire pour eux, et c'est pire pour nous.
Avoir des amitiés et des relations saines est l'une des choses les plus difficiles que nous ayons à faire dans la vie. C'est pourquoi Jésus termine par ce petit paragraphe. Dieu sait qu'il est difficile de rétablir des relations, et c'est pourquoi il veut que nous allions à lui et que nous cherchions de l'aide auprès de lui (Matthieu 7.7-12).
Tout ce contexte concerne la relation réciproque. Si vous demandez à Dieu, Dieu aime donner de bons cadeaux à ses enfants. Demandez, cherchez, frappez - Dieu désire que vous ayez des relations saines, et il sait comment donner ces bons cadeaux.